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Dans le but de réduire le nombre de tableaux statistiques, plusieurs variables sont présentées dans un même tableau et l'analyse épousera cette structure. Neuf variables serviront à détailler le profit de ceux qui ont fréquenté un COFI, soit le sexe, l'âge, la langue maternelle, la période d'arrivée, le niveau de scolarité, la profession, la composition linguistique du milieu de résidence et de l'entreprise et la connaissance actuelle des langues. Cette information permettra d'interpréter avec une meilleure assise les données des autres parties de ce chapitre. 7.2.1 Selon le sexe, l'âge, la langue maternelleLa distribution de la clientèle des COFI selon le sexe ne se distingue pas de celle de l'ensemble des travailleurs immigrants allophones adultes venus depuis 1969. Du point de vue de l'âge, les différences sont aussi très faibles (la proportion des 46 ans et plus est un peu plus faible chez ceux qui ont fréquenté un COFI). Par contre, les distributions des clients et des non-clients selon la langue maternelle diffèrent passablement : langues latines (36 % contre 24 %), langues austro-asiatiques (14 % contre 4 %), autres langues (34 % contre
7.2.2 Selon la période d'arrivée, la scolarité, la professionLe tableau VII.3 montre que la clientèle des COFI provient un peu plus (83 %) de la période 1976-1991 que la non-clientèle (76 %). Elle serait aussi un peu moins scolarisée (16 ans et plus : 26 % contre 33 %). La comparaison selon le groupe professionnel ne fait pas voir de différences importantes (un peu moins d'administrateurs dans la clientèle), ce qui apparaît cohérent par rapport aux données sur la scolarité.
Il n'y a pas de différence entre la clientèle des COFI et la non-clientèle en ce qui concerne la composition linguistique de leurs milieux d'insertion. Dans leur quartier de résidence comme au travail, les clients et non-clients estiment dans 4 cas sur 10 être insérés dans des milieux majoritairement francophones. Rappelons ici que nous ne considérons que les travailleurs immigrants allophones venus depuis 1969 et âgés de 17 ans et plus à l'arrivée.
7.2.4 Selon la connaissance actuelle du français et de l'anglaisLe tableau VII.5 présente des données comparant ceux qui ne connaissaient ni le français ni l'anglais à l'arrivée à l'ensemble des clients et non-clients des COFI (sans distinction de leur connaissance du français et de l'anglais à l'arrivée). Il en ressort des données assez intéressantes. Lorsque l'on ne tient pas compte de la connaissance des langues à l'arrivée (colonnes
En résumé, ceux qui ont fréquenté un COFI sont un peu plus jeunes, comptent plus de Latins et d'Asiatiques du Sud-Est et connaissent actuellement moins le français que les non-clients lorsque l'on fait abstraction de leur connaissance des langues à l'arrivée. Pour le reste, ils ne diffèrent pas selon le sexe, le groupe professionnel et la composition de leurs milieux d'insertion.
Comme nous l'avons écrit en introduction à ce chapitre, il est difficile d'isoler l'effet de la fréquentation du COFI sur les choix linguistiques des travailleurs immigrants, puisqu'une enquête ne peut prendre en considération toutes les variables qui influencent ces choix. Toutefois, comme point de départ d'études ultérieures, il est utile d'examiner si, globalement, les clients des COFI utilisent davantage le français que l'anglais par rapport à ceux qui ne l'ont pas fréquenté, sachant par l'analyse qui précède que les uns et les autres diffèrent sous d'autres aspects que celui d'avoir fréquenté ou non un COFI. Nous présenterons ici des résultats ne retenant que les travailleurs immigrants allophones qui ne connaissaient ni le français ni l'anglais à l'arrivée (excluant aussi ceux venus avant 1969 ou âgés de moins de 17 ans à l'arrivée), puisque le fait de connaître l'une ou l'autre des langues de la société d'accueil s'est avéré une variable majeure des analyses faites précédemment.
Le tableau VII.6 permet de voir que les travailleurs ayant fréquenté le COFI ne diffèrent pas de l'ensemble des travailleurs immigrants allophones5 en ce qui concerne l'usage des langues au travail et l'indice global d'utilisation du français. Les différences de pourcentage apparaissant au tableau, qui indiqueraient une orientation légèrement plus favorable au français chez les clients des COFI, ne sont pas rigoureusement significatives. Le tableau VII.7, produit pour ceux venus depuis 1976, livre les mêmes résultats. Le tableau VII.8, qui porte sur la disposition à l'égard de la promotion du français, ne fait pas apparaître non plus de différence entre les clients et les non-clients, de même que le tableau VII.9 qui isole les travailleurs de langues latines (excluant le français et l'italien).
Les gouvernements espèrent généralement que le fait de porter assistance aux immigrants les conduira à adopter un profil d'intégration qui correspond à des objectifs globaux, l'espoir de les voir vivre en français étant ici un objectif essentiel de la société québécoise et de ses gouvernants. L'assistance directe aux nouveaux arrivants n'est pas la seule façon de privilégier leur orientation vers la vie en français, la sélection des immigrants et les politiques linguistiques étant probablement des facteurs d'intégration linguistique plus influents. Néanmoins, on pourrait croire que l'immigrant frustré dans la satisfaction des besoins ressentis au cours de sa période d'adaptation pourrait prendre ses distances vis-à-vis d'un objectif comme celui de la francisation auquel peu de choses le rattachent au départ. Le tableau VII.10 tend à démontrer que la satisfaction ou non de besoins ressentis tant pour la fréquentation du COFI, l'octroi d'allocations de subsistance que le désir de recevoir de la formation professionnelle n'influe pas tellement sur sa disposition à l'égard de la promotion du français et de l'usage de cette langue au travail. D'autres facteurs plus puissants, comme l'insertion dans des réseaux propices aux interrelations avec les francophones, jouent sans doute davantage. Le tableau VII.11, malgré le petit nombre de répondants, semble le confirmer. Sept répondants sur 10 aidés par des francophones ont une disposition favorable à l'égard de la promotion du français, comparativement à 4 sur 10 aidés par les anglophones. L'usage du français au travail est aussi beaucoup plus élevé (surtout le français,
7.5 CONCLUSIONSix travailleurs immigrés sur dix venus depuis 1969 et qui ont souhaité fréquenter un COFI ont pu le faire. Au total, près de 30 % de ceux venus au cours de cette période ont fréquenté cette institution. La comparaison des clients aux non-clients selon plusieurs variables montre que les clients sont un peu plus jeunes, regroupent davantage de personnes de langues latines (excluant le français et l'italien) et de langues austro-asiatiques (ex-Indochine) et sont un peu moins scolarisés. La composition linguistique de leurs milieux d'insertion (travail, résidence) ne diffère pas de celle des non-clients. Il en va de même pour leur répartition selon le groupe professionnel, si ce n'est une faible surreprésentation des administrateurs chez les non-clients. En ce qui concerne l'utilisation du français et l'attitude générale à l'égard de sa promotion, les clients ne diffèrent pas non plus de façon significative des non-clients6. Quant à la satisfaction des besoins d'assistance ressentis par les travailleurs immigrants au moment de l'accueil, il n'est pas évident qu'elle soit absolument déterminante de leur orientation linguistique actuelle. Avoir désiré fréquenter un COFI, avoir souhaité recevoir des allocations de subsistance ou de la formation professionnelle et avoir obtenu satisfaction ou non n'orientent pas vraiment les résultats au sens d'être mieux disposé à l'égard du français et de l'utiliser davantage (tableau VII.10). Le facteur le plus déterminant serait le fait que l'aide (soutien matériel, aide à l'emploi) soit venue de francophones plutôt que d'anglophones, un résultat purement logique. L'accès des immigrants à des réseaux où ils pensent recevoir une aide identifiable à des francophones pourrait être un facteur fort influent de leur intégration en français. 1 Nous présentons toutefois une analyse multivariée sur la base des données de l'enquête. Par exemple, le tableau VII.8 considère quatre variables. [retour au texte] 2 44 répondants venus avant 1969 disent avoir fréquenté un COFI. [retour au texte] 3 Il s'agit, de fait, d'un bilinguisme langue d'origine-anglais. [retour au texte] 4 Sous réserve que les deux groupes ont les mêmes critères d'auto-évaluation. [retour au texte] 5 Rappelons qu'il s'agit de ceux venus depuis 1969. qui ne connaissaient ni le français ni l'anglais à l'arrivée, et qui étaient âgés de plus de 17 ans. [retour au texte] 6 Si l'on acceptait une marge d'erreur supérieure à 10 %, on décèlerait une utilisation un peu plus élevée du français chez ceux qui ont fréquenté un COFI. [retour au texte] | ||||||||||||||||||||