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Cet ouvrage a été publié par
le service des communications sous la direction de Léo Gagné Collaboratrice : Sylvie Dugas Service des communications © 1983 Éditeur officiel du Québec Tous droits de traduction et d'adaptation, en totalité ou en partie, réservés pour tous les pays. Toute reproduction pour fins commerciales, par procédé mécanique ou électronique, y compris la microreproduction, est interdite sans l'autorisation écrite de l'Éditeur officiel du Québec. Dépôt légal 4e trimestre 1983 Bibliothèque nationale du Québec ISBN 2-551-06052-4 (Ed. comp.) ISBN 2-551-06053-2 (Vol. I) ISBN 2-551-06054-2 (Vol. II) ISBN 2-551-06055-9 (Vol. III) PrésentationPour faciliter la participation la plus systématique possible de tous les intervenants au colloque, le comité organisateur a jugé bon de faire préparer un document de travail absolument neutre, qui se présente à la fois comme une problématique et une thématique. Une problématiquePar problématique, on entend ici une grille sommaire qui identifie un certain nombre de variables à considérer pour une étude complète du phénomène et qui regroupe et articule ces variables entre elles pour en faire saisir l'interdépendance. La problématique suggérée ici permettra sans doute d'analyser, d'une façon aussi méthodique que possible, le phénomène général de la régression relative du français dans la science et la technologie ou dans l'I.S.T. et, plus spécifiquement, la régression du français dans les périodiques et les communications scientifiques et techniques. Une thématiqueLe thème général du colloque est clairement centré sur l'avenir. Pour effectuer cette prospective, il convient cependant d'appréhender le mieux possible la situation actuelle. Pour ce faire, le document de travail propose la thématique suivante aux participants du colloque. Première partie
La première partie du document cite quelques études, quelques faits ou quelques témoignages, qui permettent de saisir l'ampleur du phénomène de la régression relative du français dans les périodiques et les communications scientifiques et techniques. Elle suggère notamment un certain nombre de réserves qu'il convient de faire pour nuancer l'affirmation souvent formulée, à savoir que la langue française n'est pas ou n'est plus la langue de la science et de la technologie en Occident. Deuxième partie
La deuxième partie propose, à l'examen critique des participants, une analyse de la dynamique interne et externe du phénomène. Par dynamique interne, on entend la résultante d'un certain nombre de « facteurs structurels » qui paraissent liés à la nature même de la recherche scientifique et technique et qui mèneraient, à la limite et à certains niveaux d'échanges, à l'unification linguistique ou à l'emploi d'une langue commune en science et en technologie. Cette théorie est courante, il convient d'en débattre au colloque. Par dynamique externe, on entend la résultante de « facteurs conjoncturels » d'ordre politique, économique, politico-scientifique... qui renforcent la dynamique interne du phénomène. Pour beaucoup d'analystes, la régression relative du français dans l'I.S.T. tient aussi ou surtout à des facteurs conjoncturels défavorables sur lesquels on pourrait encore exercer, malgré tout, une certaine influence. Il va sans dire que les facteurs structurels et conjoncturels du phénomène, dont il est fait mention dans ce document, sont à peine esquissés et on chercherait en vain ici quelques démonstrations que ce soit. Tout au plus trouvera-t-on, regroupées par thèmes ou sous-thèmes, quelques citations ou références significatives dont les participants pourront disposer au gré de leur compétence et de leurs opinions. Troisième partie
La troisième partie tente de décrire l'impact du phénomène, c'est-à-dire les réactions qu'il suscite ou a suscitées auprès des instances politiques et administratives et celles qu'il provoque ou a provoquées chez certains membres de la communauté scientifique. Elle expose également quelques-unes des conséquences réelles ou appréhendées du phénomène telles que perçues par divers analystes ou observateurs. Quatrième partie
La quatrième partie est nettement prospective et se rattache plus directement aux objectifs du colloque : l'avenir du français dans les périodiques et les communications scientifiques et techniques, dans l'I.S.T., dans la science et la technologie. Elle suggère quelques pistes de réflexion sur les conditions qui devraient être remplies pour qu'une amélioration substantielle de la situation soit possible. Elle expose, sans les commenter, diverses mesures suggérées ou recommandées pour freiner la dynamique du phénomène, pour autant que celui-ci résulte plus particulièrement de l'utilisation croissante de l'anglais, par les chercheurs francophones, dans la diffusion des résultats de leurs travaux de recherche. En somme, le document de support vise modestement à fournir un cadre très large à une réflexion systématique sur le thème très spécifique du colloque. C'est ce qui explique le caractère schématique de ses diverses parties. En lisant le document, on notera que nous avons souvent cité certains ouvrages ou certaines études. Nous avons pensé qu'il était utile d'agir ainsi pour éviter aux participants le travail qu'auraient représenté la recherche et la consultation de références seulement. De plus, nous avons parfois extrait de ces sources de longs passages que nous avons cités in extenso pour ne pas risquer de détruire la logique interne qui les sous-tend. De toute évidence, notre rôle a essentiellement consisté à présenter dans l'ordre le plus cohérent possible les observations, conclusions, propositions, analyses, interventions, controverses auxquelles le thème du colloque a déjà donné lieu. Enfin, on remarquera que les auteurs les plus souvent cités sont ou français, ou canadiens, ou québécois. Nous n'avons d'autres excuses que les lacunes de notre documentation, le temps qui nous fut imparti pour rédiger ce document et les intentions initiales des organisateurs du colloque. Nous espérons que la participation active des représentants de tous les pays de la francophonie au colloque permettra de combler les carences observées. Maurice MERCIERConsultant Conseil de la langue française PREMIÈRE PARTIELe phénomèneUne analyse rigoureuse du phénomène de la régression relative du français dans l'I.S.T. attribuable en partie à l'utilisation croissante de l'anglais parles chercheurs francophones dans la diffusion des résultats de leurs travaux de recherche scientifique et technique exigerait des données statistiques synchroniques et diachroniques significatives pour l'ensemble et chacun des secteurs1 et des domaines2 de recherche scientifique et technique. De telles statistiques n'existent pas. Pour pallier cette situation, le C.L.F. a commandé deux recherches parallèles, la première au C.N.R.S. (France) et la seconde à l'I.S.I. (États-Unis), dont les résultats seront vraisemblablement disponibles pour le colloque. Elles fourniront sans doute une bonne vue d'ensemble de la situation actuelle et des tendances présumées. La première partie de ce document ne se fonde que sur des études sectorielles ou partielles dont les auteurs ont eux-mêmes défini les limites et la portée. Elles nous fournissent des indices suffisants pour affirmer que le phénomène de la régression relative du français dans l'I.S.T. est important et qu'il tend à s'amplifier. Le chapitre premier décrit sommairement la situation dans les pays francophones d'Europe, notamment en France. Il contient deux articles : le premier, portant sur les périodiques scientifiques et techniques : le second, sur les communications scientifiques et techniques (colloques). Le chapitre II expose la situation canadienne et, d'une façon plus particulière, la situation québécoise. Il comprend également deux articles consacrés, le premier, aux périodiques scientifiques et techniques, le second, aux communications scientifiques et techniques (colloques). Le chapitre III tente de montrer, à défaut de données statistiques et d'analyses satisfaisantes, comment semble se présenter la situation dans le pays de la francophonie africaine. Il convient dès maintenant de signaler que nous avons parfois cité les études consultées en aménageant sans les déformer les informations et les commentaires qu'elles contiennent, pour en rendre la lecture plus aisée ou moins aride. 1 Secteurs : gouvernemental (étatique), paragouvernemental (para-étatique), universitaire, parauniversitaire, industriel (multinational, national). [retour au texte] 2 Domaines : sciences de la nature et techniques connexes; sciences de l'homme et techniques connexes. [retour au texte] CHAPITRE PREMIERLa situation dans lafrancophonie européenne Article 1.1LES PÉRIODIQUES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUESSous-article 1.1.1.Quelques statistiquesDomaine des sciences de la natureUne étude effectuée par Ginette Gablot1 décrit la situation du français dans l'I.S.T., en général et dans les revues scientifiques et techniques françaises pour l'année 1975, à partir des trois premiers numéros de 1976 des Bulletins signalétiques du Centre de documentation scientifique et technique du C.N.R.S. Les références à des études antérieures citées par l'auteur permettent de constater certaines tendances dans les domaines analysés. Nous nous permettons de reproduire les principales données du mémoire et les commentaires les plus pertinents à notre sujet. Les articles signalés dans le fichier de références se répartissent comme suit :
1 Ginette GABLOT, L'anglais, langue scientifique internationale. De son utilisation en France et de son rôle dans la bataille pour la maîtrise de l'information scientifique et technique mondiale, mémoire de maîtrise, Vincennes, Université de Paris VIII, 1977,
L'auteur précise et commente ces données de la manière suivante, par domaine : BIOLOGIE (incluant la médecine)Les articles en français. De toute évidence, la médecine se comporte comme un groupe à part dans ce domaine, en particulier parce que les articles écrits en français représentent Les laboratoires français. En médecine, comme en biologie végétale, les scientifiques publient moins de 10 % de leurs articles en anglais, par contre, en physiologie animale, en génétique, en microbiologie et surtout en biochimie, la proportion de l'anglais peut atteindre Les périodiques français. En médecine et en biologie végétale, les articles en anglais sont rares. Au contraire, ils sont beaucoup plus fréquents dans les disciplines « de pointe » (21 % pour la biochimie). D'ailleurs, dans cette discipline, la position de l'anglais n'est pas nouvelle : Sengupta estime que 75 % des articles mondiaux sont publiés en anglais et 2,5 % en français3. SCIENCES DE LA TERRELes laboratoires français publient surtout en français (de 81 % à 100 %). Pratiquement tous leurs articles en anglais sont destinés aux revues étrangères. Les périodiques français publient moins de 5 % de leurs articles en anglais; les articles des organismes de recherche étrangers qu'ils accueillent sont le plus souvent rédigés en français. Les articles en français dans le monde : de 15 % à 20 % de ces articles proviennent de laboratoires étrangers. PHYSIQUELes articles français dans le monde. En 1969, Boutry4 montrait, par un travail effectue sur le Bulletin signalétique, que 7 % des articles mondiaux de physique étaient produits par les organismes de recherche français, en 1976, nous obtenons 6 % (tableau I-1). Les articles en français dans la littérature mondiale. Nous obtenons une moyenne de 2 A. MANUILA et A. RIGOLOT, « Le français, langue médicale internationale », Meta, vol. 19, no 1, mars 1974, pp. 3-12. [retour au texte] 3 I.N. SENGUPTA, « Recent Growth of Litterature of Biochemistry and Changes in Ranking of Periodicals », The Journal of Documentation, vol 29 no 2, June 1973, pp. 192-211. [retour au texte] 4 G.-A. BOUTRY, « L'évolution des publications scientifiques primaires. Études Les laboratoires français publient 70 % de leurs articles en français : ils réservent surtout la langue anglaise pour leurs publications à l'étranger. L'anglais semble particulièrement en force dans les domaines de la « physique de l'état condensé » et des « atomes, molécules et Les périodiques français :
CHIMIELes articles français dans le monde. La proportion des articles écrits en français et celle des articles publiés par les organismes de recherche français sont identiques (5,7 %), ce qui ne veut pas dire que, seuls, les Français écrivent dans cette langue. Reprenant des travaux effectués sur les années 60, Meadows5 estime que le français représente de 7 % à 8 % de la littérature mondiale de chimie; dans un article plus récent, Baker6 l'estime à 4 %. Les organismes de recherche français publient en moyenne 16 % de leurs articles en anglais; ces articles sont destinés aux périodiques étrangers. Il faut rapprocher ce résultat de celui du directeur scientifique (chimie) du C.N.R.S., J. Cantacuzène : « 60 % des articles émanant des meilleurs laboratoires de chimie français sont publiés dans des journaux américains ou anglais de niveau international, donc, de fait, en anglais7 ». Malheureusement, cet auteur ne précise pas la proportion des « meilleurs laboratoires », ni celle des « meilleurs articles » de chimie français. Les périodiques français accueillent peu d'articles en anglais (moins de 5 %). Les articles étrangers qu'ils publient sont le plus souvent rédigés en français. SCIENCES DE L'INGÉNIEURDans ce domaine qui comporte une forte proportion d'articles sur des recherches appliquées, les organismes français publient moins en anglais que dans les autres disciplines. Plus d'un cinquième des articles publiés en français dans le monde émanent de laboratoires étrangers. CONCLUSIONS POUR L'ENSEMBLE DES DISCIPLINES
5 A.J. MEADOWS, Communication in Science, London, Butterworths, 1974, 248 p., pp. 165-169. [retour au texte] 6 Dale B. BAKER, « World's Chemical Literature Continues to Expand », Chemical and Engineering News, vol. 49. no 28, 12 July 1971, pp. 37-40. [retour au texte] 7 Jean CANTACUZÈNE, « Deux nouvelles revues de chimie », Le Monde, 12 janvier 1977, p. 18. [retour au texte] 8 A.J. MEADOWS, op. cit., pp. 166-167. Traduction libre de l'auteur. [retour au texte] Les différences entre ces chiffres et ceux présentés ici peuvent s'expliquer en grande partie par la nature des fichiers de références utilisés : le fichier du C.D.S.T., par exemple, couvre certainement mieux la littérature française que les périodiques étrangers, ce qui explique en partie que les articles publiés en français dans ce pointage représentent 7 % des articles mondiaux. Les laboratoires français publient environ 7 % des articles mondiaux. Près d'un cinquième de leurs articles sont publiés en anglais. En 1964, une enquête effectuée sur les Bulletins signalétiques, citée par A. Maupéron9, montrait que 4 % des articles étaient rédigés dans cette langue. Cette proportion varie d'une discipline à l'autre. Pour les Ces articles en anglais sont le plus souvent destinés aux périodiques étrangers, mais, dans les secteurs où l'anglais est très en force, les chercheurs français publient en anglais dans les revues françaises (exemple : en biochimie, 8 %). L'anglais dans les périodiques français. Le pourcentage des articles publiés et rédigés en anglais peut s'élever jusqu'à 15 % (en physique). Mais dans certains domaines des Dans une autre étude fondée sur les mêmes données et intitulée « L'anglais, langue scientifique française?10 », madame Ginette Gablot fait la synthèse générale suivante : Les revues scientifiques et techniques françaises. La grande majorité des articles publiés dans les revues scientifiques et techniques françaises sont rédigés en langue française; ils sont le plus souvent accompagnés d'un résumé en anglais, les articles écrits en anglais étant plus rarement assortis d'un résumé dans l'autre langue. L'hétérogénéité des domaines d'intérêt et des lecteurs de ces revues se manifeste au niveau linguistique. C'est ce que montrent les résultats rassemblés dans le tableau I-2, et que confirme l'étude par discipline. Les revues qui couvrent les domaines techniques ou les sciences appliquées, s'adressant donc à de nombreux praticiens, accueillent rarement des articles en langue anglaise. En 9 A. MAUPÉRON, Publishing Habits in the Nuclear Field, rapport no IAEA-128/55, EURATOM, Luxembourg, Cité dans G. Gablot, op. cit., p. 62. [retour au texte] 10 La Banque des mots, no 16, 1979, pp. 173-186. [retour au texte] Les revues françaises, dans lesquelles paraissent 6 % des articles mondiaux, accueillent les articles des laboratoires étrangers; ces contributions représentent 15 % des titres et elles sont le plus souvent rédigées en français. Les très rares articles rédigés dans d'autres langues (allemand, espagnol, italien, portugais. russe) proviennent de laboratoires étrangers. Les articles des auteurs français. L'anglais est la deuxième langue de publication des scientifiques français. Là encore, le pourcentage moyen d'utilisation de cette langue (18 %) ne rend pas compte des différences qui existent entre domaines fondamentaux et appliqués qu'indiquent les résultats présentés dans le tableau I-3. L'exemple de la « biologie » est significatif : en « médecine », les articles en anglais sont rares (8 %) et destinés aux revues étrangères; par contre, en Une étude portant sur des travaux plus récents montrerait certainement une augmentation du nombre des articles publiés en anglais, y compris dans les revues françaises11. * * *
Une autre étude effectuée par Marie-Janie Chartier12 de l'Institut d'histoire et de sociopolitique des sciences et présentée à la Faculté des études supérieures de l'Université de Montréal en 1977, met en lumière une autre facette du phénomène l'utilisation croissante de l'anglais par les chercheurs francophones dans le domaine des sciences exactes. Comme sources de données, l'auteur a utilisé les Current Contents in Physical and Chemical Sciences pour les années 1971 et 1975 et les Current Contents in Chemical Sciences pour l'année 1967. Ces données regroupent près d'une cinquantaine de sous-disciplines différentes. La méthodologie suivie permet de penser que les conclusions ont une valeur significative pour les domaines concernés. 11 Ginette GABLOT,« L'anglais, langue scientifique française? », La Banque des mots, no 16, 1979, pp. 173-186. [retour au texte] 12 Marie-Janie CHARTIER, Influence de la politique linguistique française sur le domaine spécifique de la communication scientifique, mémoire de maîtrise présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université de Montréal, 1977. VI-73 p. [retour au texte] Voici quelques tableaux statistiques et quelques commentaires significatifs tirés de cette étude :
On remarque une nette tendance des auteurs français à publier de plus en plus à l'étranger. Entre 1967 et 1975, on constate une baisse de 21,4 % dans le nombre d'articles publiés dans des revues françaises. Les scientifiques français semblent de plus en plus publier dans des revues hollandaises et dans des revues américaines (p. 38).
Le comportement général, quant au choix de la langue de publication fait par les auteurs scientifiques français, apparaît de façon très nette. Entre 1967 et 1975, on observe une baisse de 28,1 % dans le nombre d'articles scientifiques publiés en langue française. Cette baisse se fait au profit de la langue anglaise puisqu'entre 1967 et 1975, le nombre d'articles écrits dans cette langue augmente de 27,8 % (p. 41).
On constate que, jusqu'en 1975, les auteurs scientifiques français publient en français en France... Mais à partir de cette date, on observe une baisse de 7 % dans le nombre d'articles en langue française publiés dans les revues scientifiques et techniques françaises. Ce fait s'explique sans doute, en partie, par le fait que, vers cette époque, certaines revues françaises commencent à accepter des articles en langue anglaise afin de s'assurer un plus grand rayonnement à l'étranger, notamment aux États-Unis. De même, une tendance générale commence à être observable : les auteurs français optent de plus en plus pour l'anglais quand il s'agit de publier dans les revues étrangères.
On observe que c'est dans le secteur universitaire que la baisse du nombre d'articles publiés en français est la plus importante : 32 % entre 1967 et 1975. Viennent ensuite les laboratoires du C.N.R.S. avec une baisse de 28,6 % entre 1967 et 1975. Puis, le secteur industriel avec une baisse de 21,9 % et le secteur gouvernemental avec une baisse de
Le comportement de publication des auteurs scientifiques français varie selon les disciplines. En mathématiques, on note un comportement à peu près stable entre 1971 et 1975. En chimie, on observe une baisse de 22,1 % et, en physique, on constate une baisse de 14,1 % pour la même période. Dans le domaine des sciences de la terre et des sciences nucléaires, on note une baisse respective de 68,3 % et de 68,1 %. Dans les sciences de l'instrumentation, on observe une baisse de l'ordre de 20 %. Seules les sciences de l'espace enregistrent une augmentation du nombre d'articles de langue française (42,8 %) (pp. 46 et 49). Il y a d'abord une nette tendance des auteurs français à publier les résultats de leurs recherches de plus en plus à l'étranger, surtout dans des revues scientifiques hollandaises et américaines; ensuite, les auteurs français publient de plus en plus en anglais, comportement facilement compréhensible, puisqu'ils publient de plus en plus à l'étranger dans des revues de niveau international où la majorité sinon la totalité des articles sont publiés en anglais; enfin, on remarque en 1975 une tendance des auteurs français à publier en anglais dans des revues françaises (p.49). Domaine des sciences humaines et socialesLes statistiques citées jusqu'à maintenant concernent les sciences de la nature (fondamentales ou appliquées) ou les sciences dites « exactes ». Qu'en est-il dans le domaine de ce qu'il est convenu d'appeler les sciences humaines ou sociales? Dans un article sur la littérature relative aux sciences sociales paru en 1971, Robert Broadus13 résume les conclusions de dix recherches anglo-saxonnes concernant diverses disciplines des sciences sociales. Il montre que de 88 % à 13 Robert N. BROADUS, « La littérature relative aux sciences sociales : études de citations », Revue internationale des sciences sociales, vol. XXI II, no 2, 1971, pp. 255-263. [retour au texte] Pour en savoir davantage sur cette question, il convient de se référer à une autre étude d'Hubert Fondin, assistant de recherche à l'Institut universitaire de technologie B. de l'Université de Bordeaux III. Son article a paru dans la revue Documentation et bibliothèques (juin&bnsp;1979); il est intitulé « La langue de publication scientifique : la prépondérance de l'anglais et la recherche ». L'auteur, sur la foi des observations faites par Martin Guha14, affirme que, si l'on prend en considération le pays d'origine des revues examinées, on constate ce qui suit :
Ces observations sont confirmées par d'autres travaux, même si des variations plus ou moins grandes apparaissent quant à l'importance relative de l'utilisation des langues nationales dans chaque revue.
14 Martin GUHA, « Literature Use by European Sociologists », International Library Review, vol. 3, no 4, October 1971, pp. 445-452. [retour au texte] 15 Sebastienne BIONDO, Étude de citations dans la Rivista Internazionale di Scienze Economiche e Commerciali, 1972, Bordeaux, 1974; Geneviève GUILLOTEAU, Étude de citations dans l'American Economic Review, 1969, Bordeaux, 1974; Anita ECHEVARRIA, Ange FILIPP et Elizabeth STAVRIANAKOS, Étude de citations dans la revue Tiers Monde, 1960-1976, Bordeaux, 1976. [retour au texte] Si les données statistiques précitées nous renseignent quelque peu sur la place importante qu'occupe la littérature scientifique de langue anglaise dans le domaine des sciences sociales dans divers pays européens comme en témoigne le nombre important de références ou de citations d'articles en langue anglaise, elles ne fournissent pas, par ailleurs, de renseignements sur le nombre et la proportion des auteurs de langue française (ou européens) qui utilisent l'anglais pour véhiculer les résultats de leurs travaux de recherche. En fait, les données statistiques dont nous disposons ne nous permettent pas d'affirmer que, dans le domaine des sciences sociales, nous sommes en face d'un phénomène aussi évident et aussi important que celui observé dans le domaine des sciences de la nature ou des sciences exactes. Une analyse sommaire par échantillonnage effectuée dans le domaine des sciences humaines ou sociales, dans Périodex et Radar, de 1978 et 1979, nous conduit même à conclure que la grande majorité des articles rédigés par les chercheurs francophones et qui paraissent dans des périodiques scientifiques francophones sont écrits en langue française. Sous toute réserve, on est plutôt enclin à penser que, dans le domaine des sciences sociales, le phénomène du déclin du français et de la montée de l'anglais se présente principalement sous la forme d'un envahissement progressif de la langue anglaise par le biais du nombre de plus en plus significatif de références aux travaux publiés dans cette langue et non par l'utilisation de l'anglais par les chercheurs francophones. * * *
Les recherches de sources de documentation que nous avons effectuées pour être en mesure de décrire la situation de la langue française dans les périodiques scientifiques et techniques de Belgique et de Suisse ont été vaines. Il appartiendra aux participants belges et suisses au colloque de combler les lacunes de ce document à ce point de vue. On peut cependant, avec toutes les nuances qui s'imposent, citer ici quelques statistiques établies par Brigitte Schroeder-Gudehuset Louise Dandurand dans une étude parue en 1973 et dont on reparlera plus loin à propos de la situation au Canada et au Québec16. Les auteurs, à partir des Current Contents de physique et de chimie parus en 1972, ont étudié « statistiquement » le comportement linguistique de quelque 770 chercheurs belges et suisses en tenant compte ou pas, selon les cas, des groupes linguistiques distincts de ces deux pays. 16 Brigitte SCHROEDER-GUDEHUS et Louise DANDURAND, Comportements de publication d'auteurs scientifiques canadiens, 1971, Institut d'histoire et de sociopolitique des sciences, 1973, 38 p. et 18 tableaux. Texte reproduit dans Argus, vol. 9, nos 5-6, septembre-décembre 1980, sous le titre « La recherche scientifique : langue et lieu de publication ». [retour au texte]
Sous-article 1.1.2.Quelques témoignagesNous avons recueilli, au cours des lectures préparatoires à la rédaction de ce document, quelques témoignages de personnalités engagées, à un titre ou à un autre, dans la diffusion de l'I.S.T. de langue française. Nous en citons ici quelques-uns des plus éclairants relatifs aux périodiques scientifiques et techniques et que nous avons extraits du dossier de Claudine Meyer intitulé « Peut-on encore publier en français17? » et de l'enquête menée par Barthélemy, « Sciences : une édition en recherche18 ». Pour Jean-Pierre Abadie, directeur des publications médicales et scientifiques chez Masson, la situation est la suivante :
Chez Bordas, Dunod, Gauthier-Villars, la situation se présente comme suit d'après Jean Lissarrague, directeur des éditions scientifiques :
17 À paraître, no 2, février 1978, pp. 11-22. [retour au texte] 18 À paraître, no 2, février 1978, pp. 23-38. [retour au texte] Marie-Louise Cagnac, de l'INRA, affirme que la situation évolue dans le sens d'une plus grande utilisation de l'anglais.
Françoise Burnol, responsable, à l'époque de l'enquête, du service des colloques, des conférences de recherche et des publications de l'INSERM, affirme :
Au cours d'une enquête menée auprès d'un certain nombre de scientifiques mathématiciens, astronomes, physiciens, chimistes, biologistes et médecins , le professeur Jean Langevin a rencontré ce mouvement vers l'anglais chez la plupart de ses interlocuteurs. Pour sa part, un physicien affirme :
Enfin, Jean-Louis Cartry, dans un article du Figaro-Magazine, rapporte ce qui suit :
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Un certain nombre de faits plus singuliers corroborent les conclusions qui se dégagent des quelques données statistiques et témoignages cités. Dans l'exposé des motifs invoqués pour la création d'une commission d'enquête, par l'Assemblée nationale française, sur la situation du français, le député Xavier Deniau affirme :
Dans un article paru dans Les Feuillets du praticien, Gilbert-Dreyfus observe :
19 Jean-Louis CARTRY, « French culture, kaputt? », Le Figaro-Magazine, 23 février 1980, pp. 81-85. [retour au texte] 20 Xavier DENIAU, « Exposé des motifs (pour la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la langue française) », Accueil et liaisons francophones, no 23-24, décembre 1980 et janvier 1981, pp. 3-7. [retour au texte] 21 « La langue française, victime d'un phénomène de rejet? », Les Feuillets du praticien, vol. 4. no 1, 10 janvier 1980, pp. 5-9. [retour au texte] Dans une communication présentée lors de la Biennale de la langue française, tenue à Echternach, Jean Langevin fait remarquer :
Depuis on aurait fait beaucoup mieux : le même Journal de physique, publication de la Société française de physique subventionnée par le C.N.R.S., faisait paraître son numéro de juillet 1979 qui ne comportait que des articles en anglais, seuls les titres des rubriques générales étant français. En terminant cet article sur les périodiques scientifiques et techniques, on peut mentionner, pour ceux qui sont intéressés par cet aspect de la question, qu'une étude plus particulière23 portant sur le secteur industriel montre que la situation du français est précaire dans les centres de recherche, notamment ceux des entreprises multinationales. La multiplication des statistiques, des témoignages, des faits pourrait se poursuivre. À quoi bon? Ce qui apparaît d'ores et déjà certain même si on n'en peut donner une preuve mathématique plus élaborée c'est que la situation du français dans les périodiques scientifiques et techniques, notamment dans le domaine des sciences de la nature, est non seulement menacée, mais qu'elle est en péril... tout comme l'affirme l'ex-président de la République française, Valéry Giscard d'Estaing, à propos de la langue française en général dans le monde. Article 1.2LES COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUESPour situer avec précision la place du français dans les communications (orales et écrites) présentées lors des colloques scientifiques et techniques et le comportement linguistique des chercheurs de la francophonie européenne, il faudrait posséder des données statistiques sur :
22 Jean LANGEVIN, « La langue française dans le monde scientifique actuel », Le français, langue internationale, Echternach, 1975, textes présentés par Alain Guillermou, Dakar, Les Nouvelles Éditions africaines, s.d., 305 p., p. 110. [retour au texte] 23 André DANZIN, « Le français et l'anglais en contact sur le territoire français dans le monde scientifique et industriel », dans : Monique Héroux, Les relations entre la langue anglaise et la langue française. Actes du colloque international de terminologie, Paris, mai 1975, [sous les auspices du] Conseil international de la langue française, s. 1, Éditeur officiel du Québec, 1978, 185 p., pp. 57-63. [retour au texte] Nous ne disposons pas de ces renseignements. Il y aurait, en France seulement, dans le domaine des recherches fondamentales et appliquées, secteur public ou parapublic, quelque 500 colloques, à caractère plus ou moins international, sans compter les milliers de rencontres de chercheurs rattachés au secteur industriel et plus souvent intéressés par les chercheurs techniques. Aussi bien, dans l'impossibilité de procéder à des analyses détaillées et complètes, s'est-on contenté ici de fournir quelques statistiques sur des colloques scientifiques et techniques tenus en France au cours des trois dernières années. Certains témoignages et quelques faits compléteront le tableau dont il semble bien que, malgré son caractère partiel, il soit représentatif de tendances significatives. Pour les fins de ce document de travail, les indices fournis par les sources consultées et citées ici sont amplement suffisants. D'ailleurs, nous n'avions ni le temps ni les moyens comme nous l'avons déjà mentionné à propos des périodiques d'entreprendre une recherche systématique sur le phénomène de l'anglicisation des communications orales et écrites présentées lors des colloques scientifiques et techniques tenus sur le territoire français ou sur le territoire des pays de la francophonie européenne. Sous-article 1.2.1.Quelques statistiquesEn ce qui concerne la langue utilisée dans les communications écrites lors des colloques internationaux tenus en France au cours des dernières années, on peut affirmer que l'anglais y occupe une place prédominante. Dans l'étude de madame G. Gablot à laquelle nous avons déjà emprunté quelques statistiques sur les périodiques scientifiques et techniques, on retrouve un tableau relatif à l'utilisation de l'anglais dans les communications présentées lors des colloques du C.N.R.S. en sciences exactes et naturelles, en 1976. Même incomplètes, les données fournies par la Commission parlementaire d'enquête sur la langue française suffisent à nourrir une certaine inquiétude24. Dans les colloques internationaux du C.N.R.S. en 1976, 1977 et 1978, la répartition des langues utilisées est la suivante, selon le Rapporteur officiel de la Commission. Le Rapporteur de la Commission d'enquête commente ainsi les données recueillies :
24 Pascal CLÉMENT, Rapport fait au nom de la Commission d'enquête sur la langue française, Paris, Assemblée nationale, no 2311, 1981, 2 t. [retour au texte]
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L'examen du catalogue de la Librairie des éditions du C.N.R.S. édition 1980 qui annonce les ouvrages parus de septembre 1978 à septembre 1979, confirme que la situation décrite par la Commission ne s'est pas améliorée. On constate que sur 52 « nouveautés » en sciences exactes, 16 sont des Actes de colloques et sur 150 « nouveautés » en sciences humaines, 15 sont des Actes de colloques. La description du contenu de ces Actes donne une certaine idée de la place de l'anglais dans les colloques scientifiques et techniques tenus en France au cours de cette période et selon les disciplines. 25 Pascal CLÉMENT, op. cit., t I. pp. 90-91. [retour au texte] COLLOQUES EN SCIENCES EXACTESBiochimie des tissus conjonctifs normaux et pathologiques Biochemrstry of Normal and Pathological Connective Tissues, vol. 1, colloque, 1978.
Chimie de coordination et chimiothérapie des cancers, colloque, 1979.
Biologie cellulaire des processus neurosecrétoires hypothalamiques/Cell Biology of Hypothalamic Neurosecretion, colloque, 1979
Jacques Oudin et les concepts d'allotypie des immunoglobines et d'idiotypie des anticorps, colloque, 1979.
Mécanismes de déformation des minéraux et des roches, colloque, 1979.
La physique des terres rares à l'état métallique Physics of Metallic Rare-Earths, colloque, 1979.
Pleins feux sur la physique solaire et contexte coronal des éruptions solaires, colloque, 1978.
Radicaux libres organiques, colloque, 1978
Relations entre catalyse homogène et catalyse hétérogène Relations between Homoegeneous and Heterogeneous Catalyses, colloque, 1979.
Les substances organiques naturelles dissoutes dans l'eau de mer, colloque, 1978
Problèmes combinatoires et théorie des graphes, colloque, 1978.
IVe symposium européen sur les antiprotons/IV European Antiproton Symposium, 1979.
Théorie de l'information. Développements récents et applications, colloque, 1979.
La fin des temps glaciaires en Europe, colloque, 1979, 2 vol.
Biologie des spongiaires/Sponge Biology, colloque, 1979.
Algèbres d'opérateurs et leurs applications en physique mathématique, colloque, 1979.
COLLOQUES EN SCIENCES HUMAINESAspects de la photographie scientifique, colloque, 1979
Le capital dans la fonction de production, colloque, 1978.
Les disparités démographiques régionales, colloque, 1978.
The Econometrics of Panel Data/L'économétrie des données individuelles temporelles, colloque, 1979.
Droit international privé, colloque, 1979.
Français et Britanniques dans la drôle de guerre, colloque, 1979.
Géographie historique des vignobles, colloque, 1979.
Les martyrs de Lyon (177), colloque, 1978
Paléorient, vol. 4 1978, extrait : La séquence archéologique de Suse et du sud-ouest de l'Iran antérieurement à la période archéménide, 1979.
Santé, médecine et sociologie, colloque, 1978.
*L'anthropologie en France : situation actuelle et avenir, 570 p., colloque. *Asie du Sud. Traditions et changements, 676 p., colloque *Les céramiques de la Grèce de l'Est et leur diffusion en Occident, 371 p., colloque. *Les collectivités locales et la recherche, 270 p., colloque. *Connaissance et fonctionnement de la justice pénale : perspectives sociologiques et criminologiques, 556 p., colloque. En ce qui a trait aux communications écrites des scientifiques français participant à des congrès ou colloques internationaux tenus en dehors du territoire de la francophonie, nous pouvons raisonnablement penser que la tendance observée dans les communications écrites lors des colloques tenus sur le territoire français ou de la francophonie européenne doit s'accentuer au point de devenir une ligne de conduite à peu près générale, à savoir l'utilisation croissante de la langue anglaise, langue dominante dans les réunions des diverses associations scientifiques et techniques de niveau international. * Nous n'avons pas de précisions quant à la langue des communications écrites. Une vérification rapide a permis de constater que la grande majorité de celles-ci sont en langue française. [retour au texte] Sous-article 1.2.2.Quelques témoignagesSi nous pouvons nous faire une certaine idée de la place qu'occupe l'anglais dans les communications écrites lors des colloques tenus en France, nous ne pouvons cependant, en ce qui a trait aux communications orales aux échanges verbaux lors de ces mêmes rencontres, que nous en remettre à un certain nombre de témoignages sur la validité desquels nous ne pouvons évidemment pas nous prononcer. Lors d'une enquête dont les résultats ont été publiés en 1978, madame Françoise Burnol, responsable des éditions de l'INSERM qui compte 1 200 chercheurs dans le domaine de la recherche médicale, affirme ce qui suit :
Selon madame de Chambrun, enseignante à l'Université de Paris XI, des congrès de physique et de chimie réunissant 80 % de francophones sont tenus en anglais sur le territoire français.
Quant au professeur Gilbert-Dreyfus, il affirme catégoriquement que :
Dans un article intitulé « Recherche scientifique et communication traduction simultanée ... en langue commune » René Küss soutient enfin que :
26 BARTHÉLÉMY, « Sciences : une édition en recherche », À paraître, no 2, février 1978, pp. 23-38. [retour au texte] 27 Le français chassé des sciences. Actes d'un colloque tenu à la faculté de Paris-Orsay, présentés par Noëlle de CHAMBRUN et Anne-Marie REINHARDT, Paris, CIREEL, 1981, 163 p., p. 15. [retour au texte] 28 GILBERT-DREYFUS, La langue française, victime d'un phénomène de rejet? », Les Feuillets du praticien, vol. 4, no 1, 10 janvier 1980, pp. 5-9. [retour au texte] 29 La Nouvelle Presse médicale, t. 8, no 35, 17 septembre 1979, pp. 2843-2844. [retour au texte] Conclusion du chapitre premierLa situation du français dans les périodiques et les communications scientifiques et techniques, notamment dans le domaine des sciences de la nature, est non seulement menacée, mais elle tend à se détériorer. Alors que les pays francophones européens produisaient il n'y a pas si longtemps et en langue française de 20 % à 25 % de l'I.S.T. occidentale, ils en produisent aujourd'hui moins de 10 % selon les indications de certaines études et les estimations de certains experts que nous avons interrogés. Par ailleurs, une fraction croissante de cette I.S.T. produite par les pays francophones européens est diffusée en langue anglaise :
Il s'ensuit donc que la place relative du français dans l'I.S.T. est doublement menacée et elle tendrait à se situer quelque part autour de 6 % ou 7 %. Ces faits, s'ils sont véridiques, sont de nature à inquiéter ceux qui se préoccupent de l'avenir du français dans la science et la technologie.
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