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Nouvelle étude du CSLF sur l'intégration des immigrants à Montréal
L'étude intitulée L'intégration linguistique et professionnelle des immigrants non francophones à Montréal (952 ko) explore la question de l'intégration linguistique et professionnelle des immigrants non francophones à Montréal, particulièrement ceux qui ont davantage tendance à s'intégrer en anglais. Cette étude est de nature qualitative. Pour ce faire, deux séries d'entrevues ont été effectuées à l'hiver 2009. L'une a été réalisée auprès de 11 intervenants travaillant pour 9 organismes qui offrent des services d'aide à l'emploi aux immigrants sur l'île de Montréal; l'autre, auprès de 22 immigrants âgés de 26 à 63 ans, originaires de 14 pays différents et établis au Québec depuis au moins un an. Ces immigrants ne parlaient pas français, mais avaient une connaissance suffisante de l'anglais pour s'entretenir avec les chercheuses dans cette langue.
Les chercheuses ont d'abord voulu cerner les connaissances générales des immigrants en ce qui a trait au Québec et à sa situation linguistique, pour ensuite identifier plus précisément les obstacles liés à l'apprentissage du français chez les nouveaux arrivants allophones. Même s'ils ne peuvent être généralisés à l'ensemble des immigrants allophones, les résultats de cette étude exploratoire permettent néanmoins de dégager certains constats à même de stimuler la réflexion sur la question de l'intégration linguistique et professionnelle des immigrants au Québec.
Les entretiens avec les intervenants et les immigrants ont révélé de grandes disparités quant à l'information recueillie par les immigrants sur le Québec et sa situation linguistique. Cette information, lorsqu'elle est déficiente ou erronée, ajoute aux difficultés d'intégration. La méconnaissance de certains services gouvernementaux, par exemple, n'est pas sans conséquence, tout comme la fausse certitude voulant que le Québec soit une province officiellement bilingue. Certains, mis au courant avant leur arrivée du statut du français comme seule langue officielle du Québec, ont néanmoins exprimé leur surprise de constater la forte présence de l'anglais, surtout à Montréal. En fait, la plupart des intervenants et des immigrants rencontrés sont d'avis qu'il est concrètement possible de vivre sans le français à Montréal.
Les immigrants se sont toutefois montrés conscients des limites imposées par leur méconnaissance du français. De leur point de vue, lorsqu'il est question d'intégrer le marché du travail, une connaissance à tout le moins minimale du français se révèle essentielle pour décrocher un emploi conforme à leurs compétences et aspirations professionnelles ainsi que pour bénéficier de possibilités d'avancement.
Bien que les 22 immigrants rencontrés aient déclaré ne pas parler français, 15 d'entre eux ont affirmé avoir déjà suivi au moins un cours de français avant d'immigrer ou depuis leur arrivée au pays, constat symptomatique de plusieurs obstacles à l'apprentissage du français. On peut supposer que les six modules de français auxquels les nouveaux arrivants ont accès gratuitement ne sont pas suffisants pour accéder à une maîtrise du français qui leur permette de vivre et de travailler dans cette langue, surtout si leur environnement ne leur permet pas de consolider leur connaissance de la langue par une pratique quotidienne de celle-ci. En effet, les immigrants rencontrés ont souvent indiqué que la difficulté à intégrer des réseaux francophones ainsi que l'attitude de nombreux francophones à leur égard (soit ils « s'adaptent » à eux en optant spontanément pour l'anglais, soit ils leur reprochent leur faible maîtrise du français) constituaient des raisons pour ne pas apprendre le français ou en poursuivre l'apprentissage.
Parmi les facteurs pouvant faire obstacle à l'apprentissage du français, on évoque aussi l'âge de l'immigrant, ses capacités cognitives, son groupe linguistique, sa scolarité, son statut d'immigration et son parcours de vie, auxquels peuvent s'ajouter des problèmes de santé physique ou mentale, ou encore des problèmes financiers. De plus, plusieurs immigrants ont avancé d'autres raisons de ne pas apprendre le français : la priorité accordée à la recherche d'emploi et le manque de temps (la difficile conciliation travail-famille-francisation) ainsi que la question des rôles sociaux (pourvoyeur, femme au foyer).
Par ailleurs, la non-connaissance du français ne constitue qu'une barrière parmi tant d'autres à l'insertion des immigrants dans la société québécoise. La non-reconnaissance des diplômes et des expériences professionnelles antérieures à l'arrivée au pays, le manque d'expérience de travail au Canada, la discrimination, la difficulté de se constituer un réseau et toutes les difficultés d'ordre personnel sont autant d'obstacles à leur intégration non seulement professionnelle, mais aussi sociale, linguistique et culturelle. Il est en effet impossible d'isoler complètement l'une ou l'autre facette de l'intégration des immigrants, étant donné qu'elles sont liées les unes aux autres. Or, l'interaction de ces nombreux facteurs semble jouer souvent en faveur de l'anglais pour ce qui est de l'intégration linguistique des immigrants non francophones qui arrivent au pays avec des compétences en anglais.
Cette étude exploratoire a permis de dégager certaines pistes de solutions, qui prennent la forme de 13 recommandations énoncées au terme de l'analyse.
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